(Troine, Grand-Duché de Luxembourg, 1803 – Liège, 1881)
Enseignant d’arabe.
Fils de paysans, un oncle abbé lui enseigne le latin et les éléments de la théologie au presbytère de Haut-Bellain, ce qui lui permet de suivre les cours du collège philosophique à Louvain et d’être envoyé comme boursier à Bonn, où il suit entre 1828 et 1831 l’enseignement de Freytag. Il renonce alors à une carrière cléricale, et, après son doctorat, obtient une subvention pour étudier à Paris auprès de Quatremère* et Silvestre de Sacy* (1833-1837). Recommandé par ce dernier pour une chaire de professeur extraordinaire à l’université de Liège, il y enseigne l’arabe, l’hébreu, mais aussi le grec et la grammaire générale – dont il reste le tenant, sans doute du fait de ses convictions chrétiennes, malgré les développements de la grammaire comparée, dont il suit pourtant les travaux (Principes de grammaire générale, 1863). Directeur en 1852-1854 des cours normaux où sont formés les enseignants de lettres, il a parmi ses élèves orientalistes qu’il laisse marcher seuls, sauf dans les cas difficiles, Fagnan*. Son édition critique du commentaire coranique d’al-Zamakhchari reste inédite, faute d’engagement suffisant de la part du gouvernement belge. Resté célibataire, il lègue ses manuscrits et sa bibliothèque à l’université de Liège, où lui a succédé en 1872 son élève Chauvin*.
Alain Messaoudi
Biographie nationale publiée par l’Académie royale des sciences, des lettres et des Beaux-Arts, Bruxelles, t. XXIX, 1956. CHAUVIN Victor, Pierre Burggraff, sa vie et ses travaux, Liège, 1884.