Ce Dictionnaire des orientalistes de langue française peut sembler procéder d’un triple paradoxe. L’orientalisme est en effet l’objet, depuis un demi-siècle, d’une dénonciation et d’une « déconstruction » qui ressemblent fort à une mise à mort. Pour avoir accompagné l’entreprise coloniale, il est condamné comme forme et moyen non de connaissance mais de domination. Il est aussi frappé d’oubli. Il fut un temps où les spécialistes de l’Orient étaient solennellement accueillis dans les plus hautes institutions académiques du pays. Peu d’entre eux ont donné leur nom à nos rues et à nos places publiques. Peu d’entre eux font l’objet d’une entrée dans les dictionnaires usuels. Ceux dont la renommée a gardé le souvenir ont parfois porté sur l’Orient des jugements, un regard, qui nous indignent aujourd’hui. Fallait-il dès lors leur ériger un monument aux morts sous la forme d’un dictionnaire ?
Que ce Dictionnaire ne s’attache qu’à l’école française et francophone – ignorant l’immense contribution des autres écoles, européennes et américaines, et les relations que les individus et les institutions ont entretenues – , qu’il inclue l’école coloniale, indiscutablement compromise dans le projet impérial, mais non pas les écoles nationales surgies après l’indépendance de chacun des pays hier colonisés, aggrave le paradoxe et pourrait laisser croire à une entreprise fondamentalement nostalgique et régressive.
Que l’on ait pris, enfin, le parti d’un dictionnaire biographique fait courir le risque d’héroïser ou de sanctifier les personnages retenus, de refermer les œuvres sur leurs auteurs, d’isoler ceux-ci du milieu, de l’histoire qu’ils ont partagés avec d’autres individus. À cette tradition fort ancienne de l’éloge des hommes illustres, on est en droit de préférer une histoire sociale et intellectuelle plus dans l’esprit du temps : objets, concepts, paradigmes, institutions fourniraient alors d’autres principes d’organisation. La genèse d’un champ disciplinaire, la formation d’une tradition esthétique, littéraire ou scientifique, les ruptures épistémologiques, la compétition entre écoles, la réception des œuvres auraient tracé d’autres lignes directrices.
Ce dictionnaire se veut en vérité historique et critique. Dictionnaire historique, il a pour centre de gravité la période située entre le XVIIIe et la fin du XXe siècle, quand se constituent les savoirs spécialisés sur les mondes orientaux, se mettent en place les institutions correspondantes (écoles, bibliothèques, collections dans les musées, journaux) et se forgent les outils, linguistiques et autres, qui permettent d’aborder et d’approfondir la connaissance des mondes lointains. Il inclut néanmoins le nom de ceux qui, à partir de la Renaissance, voire en deçà, ont procuré les premières traductions d’œuvres orientales, dressé les premières cartes, touché et décrit les premiers les rivages lointains de l’Orient. Il s’attache non seulement aux savants spécialistes mais à l’ensemble des auteurs d’œuvres écrites, graphiques ou sonores qui ont nourri savoirs et préjugés sur l’Orient. Soit plus d’un millier de sujets qui, entre la Renaissance et l’aube du XXIe siècle, ont écrit sur un arc géographique tendu du Maroc à la Chine extrême, ou en ont rapporté des images, des manuscrits, des objets, des récits et des fables.
Des hommes, quelques femmes, leur carrière et leur œuvre, autant que possible réinscrits dans leur milieu social et situés dans les réseaux de commanditaires, de maîtres, de condisciples, d’amis ou d’élèves où s’est déployée leur activité. Tous les auteurs ? Non. Ce dictionnaire ne se prétend pas exhaustif, il ne constitue pas un répertoire général de l’orientalisme. Certains noms ont été retenus en dépit de la minceur des informations disponibles à leur sujet. D’autres au contraire ont été écartés parce qu’ils étaient justement assez bien connus – par exemple les peintres font régulièrement l’objet de répertoires ou de catalogues pour répondre à la demande du marché ou des publics d’expositions. C’était le cas par exemple des peintres orientalistes, pour lesquels un échantillonnage suffisait, des inventaires systématiques étant par ailleurs soigneusement mis à jour. Ils bénéficient en effet de la réhabilitation actuelle de la peinture académique et de la pression d’acheteurs publics et privés situés dans les pays postcoloniaux et soucieux de fournir une aimable figuration de leur société au passé. Nous n’avons pas jugé nécessaire non plus de répertorier tous les professeurs de la vénérable École nationale des langues orientales, ni tous les pensionnaires des prestigieux instituts français en Orient, ni même tous les maîtres des universités de Paris ou d’Alger.
On a voulu en revanche ménager une place à des obscurs et sans grade qui, sans avoir toujours produit d’œuvre personnelle, ont, d’une manière ou d’une autre, fourni un apport discret à la construction des savoirs ou des collections : tels quelques drogmans installés dans les Échelles du Levant, ou des collaborateurs indigènes de savants étrangers, ou encore les compagnons de route des voyageurs-explorateurs tout juste remerciés ou même ignorés dans la publication de l’œuvre finale à laquelle ils ont pourtant contribué par leurs compétences linguistiques, leurs connaissances pratiques et même leur savoir sociologique. Ils restituent ainsi une partie des réseaux auxquels ont appartenu les sujets plus en vue et les conditions dans lesquelles nous sont parvenus les mots et les choses d’Orient.
On a également accueilli ceux qui, sans avoir jamais visité aucune partie de l’Orient ni parlé aucune de ses langues, ont pourtant joué un rôle dans les opinions que leurs contemporains se sont formées de l’Orient ou ont provoqué par leurs assertions des enquêtes prenant l’Orient pour objet. On a parfois singularisé quelques individus moins pour leur apport propre que pour signaler l’existence de la catégorie à laquelle ils appartenaient : souvent moins prestigieuse que celle de la science académique, elle a pu avoir son efficacité. Apparaîtront ainsi, en toile de fond, le monde du journalisme, celui de la vulgarisation littéraire, de la diplomatie, de l’armée ou des idéologies, qu’il était impossible de couvrir entièrement. Retraçant une histoire intellectuelle et des représentations, ce dictionnaire associe donc aux représentants d’une discipline académique – les savants orientalistes de cabinet ou de terrain – les représentants de catégories qui ne bénéficient pas de l’onction académique : orientalistes de salon, écrivains, peintres, photographes, illustrateurs, cinéastes, voyageurs, missionnaires, informateurs, collectionneurs, prédateurs, qui ont parcouru l’Orient sous toutes ses latitudes, de manière durable ou éphémère, et en ont rapporté quelque chose.
Quelques institutions et revues ont trouvé leur place entre les noms propres. C’est qu’elles ont occupé un temps une position stratégique dans l’entreprise orientaliste : soit en impulsant des actions, soit en formant l’espace privilégié de sociabilité où des individus ont voulu se retrouver, exposer leurs vues et faire reconnaître leur apport, soit enfin en offrant un lieu de formation et d’exercice d’un magistère, en même temps que de reconnaissance sociale, voire de consécration.
Si l’on tenait à faire figurer quelques médiateurs orientaux, et quelques-uns des premiers Orientaux formés au contact de leurs interlocuteurs français, nous avons écarté les écoles nationales, encore largement francophones, issues de la décolonisation : ensembles trop jeunes, trop instables, qui, au stade actuel de notre prospection, restent en attente. De même sera seulement suggérée, en quelque sorte en miroir, l’existence d’autres orientalismes avec lesquels, des Pays-Bas et des îles britanniques aux États-Unis et à la Russie, les orientalistes français et francophones ont entretenu des relations constantes, décisives, souvent de connivence, mais aussi de concurrence. Nous le savons pourtant, l’émergence et l’expansion des différents champs du savoir puis des différentes disciplines, l’histoire des modes esthétiques et littéraires sont inséparables de la constitution progressive d’un univers intellectuel transnational en Europe depuis le XVIe siècle et de l’internationalisation des pratiques littéraires et scientifiques qui commence au XIXe siècle. Si toutes ces connexions ne pouvaient être rétablies, quelques-unes du moins seront signalées.
L’Orient fournit le cadre de ce dictionnaire : est-ce à dire l’Asie ? De fait, le continent asiatique est au cœur du dispositif, non comme entité géographique « naturelle », mais comme espace où se sont édifiées de très longue date des civilisations majeures. Domaine de la grande histoire, et corrélativement des langues, mortes ou vivantes, sur lesquelles s’est fondé l’orientalisme savant, il est aussi celui des empires, de leurs vestiges monumentaux, des cultures lettrées transmises par des savants indigènes et des bureaucraties instituées. Il s’oppose longtemps aux mondes sans écriture et sans État de l’Afrique, de l’Amérique, de l’Australie et de l’Insulinde, terrains privilégiés de l’ethnographie. Cette division du travail n’a plus cours maintenant que l’anthropologie historique a sondé toutes les strates du passé européen, que l’histoire s’est emparée des sociétés non européennes et que l’anthropologie s’est saisie du monde contemporain sous toutes ses modalités. Aussi des frontières culturelles tracées au cours des siècles, celle de l’Islam par exemple, seront-elles franchies ici allégrement. Des œuvres dont l’Orient ne forme pas l’objet central se glisseront parmi celles de spécialistes patentés.
Amorcée au XVIe siècle, l’expansion coloniale de l’Europe en direction de l’Amérique puis des autres continents, son expansion commerciale jusqu’à l’Orient le plus extrême ont radicalement modifié l’horizon intellectuel légué par les Anciens. Les auteurs, les penseurs n’ont pas cessé de réorganiser les savoirs sur les mondes lointains. Distinguant des périodes, et même des périodisations différentes selon les différentes parties de l’Orient, les entrées de ce dictionnaire devraient mettre en lumière, sur la longue durée, des processus de dilatation progressive des champs géographiques et disciplinaires de la connaissance, de sécularisation des savoirs et des instances de formation, de spécialisation toujours plus poussée des disciplines scientifiques, de naissance et d’expansion d’une école et d’un appareil institutionnel coloniaux, puis de leur sclérose et de leur disparition. Il convenait par ailleurs de faire une place à l’histoire littéraire et à l’histoire des idées. On a ainsi par exemple fait une place importante, via leurs auteurs, à des genres que la critique de l’orientalisme – celle d’Edward Said notamment – a longtemps écartés.
Le contenu des entrées de ce dictionnaire devait aussi être attentif aux conditions politiques de construction des savoirs et des connaissances, aux aspects institutionnels de leur développement. Les acteurs ont donc été situés dans les lieux où ils ont déployé leur activité : apparaît alors clairement le rôle de l’État, décisif dans le cas français mais aussi d’autres protagonistes, telle l’Église et ses congrégations – les fameuses Missions étrangères qui, créées au XVIIe siècle, ont toujours la même adresse, rue du Bac à Paris. Très tôt, l’État entretient autour de la Méditerranée musulmane, dans les capitales et dans tous les ports où la présence de non-musulmans est tolérée (les Échelles du Levant et d’Afrique du Nord), un réseau d’ambassadeurs et de consuls. Dans leur ombre, les drogmans, demeurant souvent en Orient plus longtemps que leurs supérieurs, relais indispensables entre les représentants de la France et la société locale, déploient une activité dont on mesure aujourd’hui l’importance. Ils participent activement à la recherche et à la collecte de manuscrits, d’antiquités, d’objets curieux dont ils font à l’occasion un commerce profitable et qui vont enrichir les collections royales et celles de particuliers aux goûts hétérodoxes, avant d’entrer, bien souvent, dans le patrimoine national. Le Louvre, la Bibliothèque nationale de France, parfois aussi d’autres musées d’Europe, leur doivent leurs trésors.
Dès la Renaissance, l’État est collectionneur. Il crée corrélativement les positions et les titres qui permettent d’enrichir et d’exploiter les collections et les fonds documentaires qu’il constitue. La recherche et l’acquisition d’objets répondent évidemment à une volonté politique : augmenter la magnificence du prince ou du monarque, élever sa position par rapport aux autres princes européens auxquels il se mesure. Il y a donc bien une dimension politique à cette pratique, mais elle n’a pas l’Orient pour cible directe ni pour objectif sa domination. Elle vise aussi à faire l’inventaire des ressources du monde, aux quatre points cardinaux, et, quoi qu’on dise, à le comprendre, à le faire comprendre. L’État est aussi éditeur, et son imprimerie publie à grand prix sources documentaires originales et études savantes. Il finance les missions de recherche et de collecte. Il crée les institutions du savoir et du débat scientifique : Collège royal, appelé à devenir Collège de France, où une chaire d’hébreu et d’arabe est créée dès 1538, et une chaire de syriaque en 1695 ; Jardin du Roi ; Académie des inscriptions et belles-lettres et Académie des sciences sous Louis XIV ; École des langues orientales à la fin du XVIIIe siècle, instituts scientifiques au XIXe siècle ; chaires d’enseignement de langues, de civilisations, d’histoire ou de science politique dans toutes les grandes universités.
La carrière de nombreux clercs auxquels nous devons des savoirs sur l’Orient souligne le rôle des institutions religieuses. Prophètes de la croisade pour « libérer les Lieux saints », missionnaires fiévreusement engagés dans l’évangélisation des païens, rédempteurs d’esclaves chrétiens, ces hommes rapportent d’Orient des relations empreintes de fortes convictions. Mais certains y apprennent aussi les langues locales, y étudient non seulement les doctrines religieuses mais aussi les sciences. Ils se laissent parfois fasciner, jusqu’à se faire tancer pour leur tendance au cosmopolitisme. Tels ces jésuites envoyés en Chine à la fin du XVIe siècle pour accomplir un immense programme, puisqu’ils ne doivent pas seulement chercher si la révélation chrétienne y a pénétré, trouver dans les textes anciens chinois la trace de doctrines bibliques qui y auraient été introduites par les patriarches hébreux, établir des concordances entre la chronologie chinoise et celle de la Bible. Leur mission couvre aussi les mathématiques, l’astronomie, l’histoire naturelle, la géographie, la cartographie et la philologie. Ces « mathématiciens du roi », comme on les nomme, sont les correspondants de l’Académie des inscriptions et belles-lettres, de Leibniz et d’autres savants contemporains. Au-delà de ce cercle de savants et d’érudits, ils fournissent, avec Les Lettres édifiantes et curieuses rédigées à partir des rapports envoyés de Chine, du Tibet, de l’Indochine, une mine d’informations pour les contemporains, Voltaire notamment, comme pour les historiens d’aujourd’hui. Ils entretiennent un courant sinophile chez les lettrés du XVIIIe siècle. La volonté missionnaire se combine alors, non avec un projet de subjugation des territoires explorés, mais avec la politique de compétition que la France entretient avec les autres puissances européennes. Elle vise aussi bien sûr à la conversion des Orientaux, et l’entreprise présente parfois des effets inattendus : l’un des Chinois qui entrent dans la compagnie des jésuites, Aloys Ko, reste quelque temps à Paris et fournit à Turgot ses éléments de Réflexions sur la formation et la distribution des richesses dont devait s’inspirer Adam Smith.
Cette action répond aussi à une demande élargie. Car dès l’Ancien Régime, la volonté de savoir et de comprendre, la pratique de l’échange des idées dépassent largement les milieux proprement scientifiques. En témoignent la faveur dont jouissent certains espaces de sociabilité, tels les cafés, les théâtres, les salons – où femmes et hommes se rencontrent pour écouter la lecture d’un conte ou d’une correspondance et en débattre (le premier « conte chinois » de Voltaire est lu dans le salon de Madame Geoffrin) – , mais dans la multiplication des académies de province, où se mêlent notables issus de l’aristocratie et de la bourgeoisie, ou encore le développement de certaines formes de l’échange intellectuel, tels la presse littéraire des journaux et gazettes – Mercure Franois, Gazette de France, Mercure galant, Journal des Savans – ou le genre épistolaire, qui inclut aussi les femmes. L’ensemble démultiplie la portée des écrits concernant l’Orient. Si celui-ci n’est pas le seul objet de la curiosité des contemporains, sa position est forte dans le commerce des idées.
Le XIXe siècle et la première partie du siècle suivant ont bien été simultanément la période d’apogée de l’orientalisme académique, de floraison de l’orientalisme littéraire et esthétique, et celle où la France était grande puissance, en expansion vers l’Afrique et l’Asie, plaçant sous son contrôle plus ou moins direct, plus ou moins puissant, colonies, protectorats et mandats. Il y eut alors ce qu’on appelle un parti colonial : un agrégat de politiciens, de publicistes, d’hommes issus du milieu militaire, convaincus de la supériorité de leur civilisation, comme il y eut dans les pays dominés des agents du projet colonial et dans les pays dominants, des esprits indépendants, ouvertement hostiles au rapport colonial.
Cet ouvrage est aussi un dictionnaire critique. Il ne s’emploie donc pas à refaire l’hagiographie des artisans de la colonisation, des héros de la science française, mais il se garde de désigner tous les auteurs du passé comme pionniers de l’aventure coloniale. Il s’attache à restituer, à travers des entrées biographiques, et dans toute la diversité des courants de pensée et des conjonctures, l’histoire des savoirs et des représentations. Critique aussi, car l’orientalisme n’a pas toujours été une discipline organisée et institutionnalisée, et ne l’est pas resté. Il a aujourd’hui perdu le statut et la position qu’il occupait à l’âge des Empires. On a donc cherché à suivre ses processus d’organisation et de désorganisation, ainsi que les variations de son inscription institutionnelle, en relation avec les autres disciplines relevant des « humanités ». Critique enfin, car le legs dont nous sommes dépositaires est, comme tout héritage, susceptible d’être ajusté à nos goûts et à nos besoins. Des auteurs du passé nous recevons documents, objets, interprétations, sombres délires et découvertes lumineuses. Tous portent la marque de leur temps et du milieu qui les a produits, et seront donc comme tels soumis à la critique, comme seront demain soumises à la critique nos œuvres et nos interprétations. Comme pour tout héritage, nous pouvons en récuser les parties que nous jugeons décidément désuètes : à chacun d’en faire l’usage qui lui convient. Tous néanmoins constituent, à un titre ou à un autre, des fonds documentaires que spécialistes des langues, ethnographes, historiens spécialisés ou amateurs éclairés d’art et de littérature, nous ne cesserons pas d’exploiter.
Comme activité érudite, l’orientalisme est mort. Il ne s’est pas affaissé sous les coups des critiques assénées depuis les années 1950 dans le mouvement général de désintégration des empires coloniaux et d’émergence ou de réémergence d’États indépendants dans les différentes parties de l’Orient. Il ne s’est pas écroulé sous les attaques reformulées en 1978 dans Orientalism, et avec quelle force, par Edward Said, puis reprises par ceux qui lui emboîtaient le pas. Il s’est introduit et dissous dans les diverses disciplines, de plus en plus spécialisées, qui relèvent tant des sciences humaines que des études littéraires. Il s’est fragmenté pour se loger dans les différentes régions qui composent cet immense Orient. Il a laissé la place à des recherches singulières sur des sites singuliers, achevant de briser l’ancienne vision d’un destin unilinéaire du genre humain, pour rendre possible celle de mondes contemporains, interdépendants et, on veut l’espérer, solidaires.
Lucette Valensi