BEAURECUEIL Serge de LAUGIER de –

(Paris, 1917 – Paris, 2005)

Islamologue.

Entré en 1936 dans l’ordre des Frères Prêcheurs, il est ordonné prêtre en 1943. Après sa thèse de théologie sur L’homme, image de Dieu, selon saint Thomas d’Aquin (1946), et des études d’arabe aux Langues O’ de Paris, il rejoignit, en 1946, l’Institut dominicain au Caire où il retrouve les Pères Anawati* et Jomier*. Il s‘y consacre vite à l’étude du soufisme, s’initiant au persan pour comprendre en ses œuvres le mystique afghan, ‘Abdallâh al-Ansârî al-Harawî (1006-1089). Après plusieurs visites à Kaboul, il s’y installe de 1963 à 1983 comme professeur à l’Université – « Vingt ans de paradis et deux mois d’enfer » : il devra quitter le pays en catastrophe, expulsé par le KGB soviétique, ses amis ayant été emprisonnés. Il se partage alors entre la France, la Belgique et l’Égypte. Ses premiers travaux, en Égypte, portaient sur Mahmûd al-Firkâwî (Commentaire du Livre des étapes [XIVe siècle] 1953), ‘Abd al-Mu‘tî al-Lakhmî al-Iskandarî (Commentaire du livre des étapes [XIIIe siècle] en 1954) et surtout une monographie sur ‘Abdallâh al-Ansârî al-Harawî (1962), auquel il consacre ensuite trois autres ouvrages : Khwâdja ‘Abdullâh Ansârî, Mystique hanbalite (1965), Ansârî, Chemin de Dieu. Trois traités spirituels (1985) et Ansârî, Cris du cœur (1988). Il publie par ailleurs plusieurs témoignages sur son expérience à Kaboul : Nous avons partagé le Pain et le Sel (1965), Prêtre des non-chrétiens (1968), Un chrétien en Afghanistan (1985, 2001), Mes enfants de Kaboul (1983, 1985, 1992, 2004) et surtout les trois volumes de ses « Lettres d’Afghanistan », Chronique d’un témoin privilégié (1989-1992). À l’image de Louis Massignon*, chantre d’al-Hallâj, le Père de Beaurecueil s’est attaché à faire connaître, avec ‘Abdallâh al-Ansârî al-Harawî, un autre grand témoin de la mystique musulmane.

Maurice Borrmans

Hommage à Serge de Laugier de Beaurecueil, MIDEO (Le Caire), 27, 2008 (avec une bibliographie, pp. 1-14).



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