(Jonvelle, Haute Saône, 1903 – Beyrouth, 1985)
Philologue et grammairien.
Après avoir été élève d’une école apostolique tenue par des jésuites à Thonon, il entre dans leur congrégation et est envoyé à vingt ans étudier l’arabe dans leur couvent de Bikfaya (Liban). Maîtrisant déjà le latin, le grec, l’allemand et l’anglais, il fait l’apprentissage du syriaque, de l’hébreu et du geez (1926-1928). Ses études théologiques achevées, il poursuit une formation philologique à Paris (1934-1936) auprès de M. Gaudefroy-Demombynes*, G. S. Colin*, W. Marçais*, M. Cohen* et L. E. Destaing* puis à Vienne. Il est en 1938 professeur à l’Institut de lettres orientales de l’Université St Joseph de Beyrouth. Prisonnier de guerre, il soutient à son retour de captivité une thèse de grammaire comparée (Les verbes à allongement vocalique interne en sémitique, 1943) et ce sont désormais les études de linguistique comparée qui retiennent son attention, avec une place particulière donnée aux dialectes arabes qui, seuls, « pouvaient montrer vivante l’évolution du langage et expliquer le classique, notamment dans des formes perdues ou atrophiées que le dialecte conserve vivantes ». En témoignent son Introduction à l’étude des langues sémitiques (1947), L’arabe classique. Esquisse d’une structure linguistique (1956 ; rééd. 1968), un Traité de philologie arabe, 2 vol. (1961 et 1979) et des Études d’arabe dialectal (1974). Innombrables sont ses articles relatifs à la philologie arabe et aux dialectes libanais ou syriens. Il s’intéressait également à la préhistoire et à la géologie du Proche-Orient ainsi qu’à l’apiculture traditionnelle – son violon d’Ingres*...
Maurice Borrmans et Alain Messaoudi
Mélanges offerts au R.P. Henri Fleisch, S.J., Beyrouth, Impr. catholique, 2 vol., 1973-1974 ; Nouvelles, n° 77, oct. 1985, p. 126-131.