(Brest, 1924 – Beyrouth, 1976)
Théologien et islamologue.
Jésuite de vocation et arabisant de métier, il a enseigné de 1946 à 1976 à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, y dirigeant pendant longtemps l’Institut de Lettres Orientales. Théologien et chercheur universitaire, il est connu pour sa thèse sur Les attributs divins dans la doctrine d’Ash‘arî (1965) qui annonçait ses Textes apologétiques de Juwaynî (1968). Il avait auparavant édité et mis à jour le travail de Maurice Bouyges, Essai de chronologie des œuvres d’al-Ghazâlî (1959). Le Coran, la langue arabe, la théologie et la philosophie musulmanes et, plus tard, les idéologies politiques du Proche-Orient ont été l’objet de ses investigations. Soucieux de nouvelles approches du texte coranique, il a participé à l’entreprise collective d’Analyse conceptuelle du Coran sur cartes perforées (1963). On lui doit encore des études sur « Le rationalisme d’Averroès d’après une étude sur la création » (1952-1954), « L’épître de Kindî sur les définitions » (1972) et « L’héritage culturel arabe et les chercheurs d’aujourd’hui » (1974). Il est à l’origine de la revue libanaise Travaux et Jours, où il a souvent publié. C’est avec la collaboration de quelques amis musulmans qu’il avait réussi à faire de l’Institut de Lettres Orientales le lieu de rencontre de quelque cinq cents étudiants issus de tous les pays arabes du Proche-Orient. Il meurt dramatiquement, victime d’un bombardement pendant la guerre civile libanaise.
Maurice Borrmans
Nécrologie et bibliographie in Mélanges de l’Université Saint-Joseph, Beyrouth, 1984.