VICAIRE Marcel

(Paris, 1893 – Saint-Etienne, 1976)

Peintre orientaliste, conservateur des arts indigènes au Maroc.

Fils de l'écrivain bibliophile Georges Vicaire, Marcel Vicaire étudie la peinture à l’École des beaux-arts de Paris. Bénéficiaire d’une bourse en 1920, sur les conseils de son ami Bouchaud*, il part quelques mois au Maroc. Après une visite des villes côtières de l'ouest, il séjourne à Marrakech où il retrouve son ami Majorelle*. De ce voyage, Vicaire ramène diverses aquarelles qu'il reproduit au pochoir et publie sous le titre de Au Maroc. Feuilles d'album, préfacé par les frères Tharaud*. Enchanté par ce premier contact, l'artiste retourne au Maroc en 1922, pour s'installer à Fès dans un des ateliers d'artistes instaurés par le Protectorat. Il a ainsi l'occasion de se rapprocher de Lyautey*. Quelques temps après son retour en France, le peintre est nommé inspecteur des arts indigènes à Rabat où il gère le musée des Oudaïa.

Devenu en 1924 inspecteur des beaux-arts et des monuments historiques, Vicaire est muté à Fès ; il devient alors conservateur du musée du Batha, « musée des arts et traditions du vivre » destiné à protéger et valoriser le patrimoine culturel marocain. Collectant des pièces pour le musée, il rencontre des artisans aux méthodes traditionnelles puis écrit, parfois avec Le Tourneau*, des ouvrages techniques sur l'art marocain. Consciencieux et passionné, l'artiste apprend l'arabe rapidement. Installé dans la médina de Fès, au palais Dar Adiyel, il crée en 1932 l'association des Amis de Fès qu'il veut ouverte aux notables indigènes comme aux Européens ; elle est présidée par Lyautey et compte parmi ses membres Laprade*, Chevrillon*, Marçais*. Parallèlement, Vicaire poursuit son activité de peintre, se tournant vers des sujets locaux : scènes de rue, monuments, nus, traités en plages colorées, aux tons francs et parfois vifs et aux formes simplifiées. La recherche plastique le guide davantage que le pittoresque ou le détail ethnographique. En 1922, il compte parmi les fondateurs de l'association des peintres et sculpteurs français du Maroc. Affecté après l'indépendance au ministère marocain de l’Éducation nationale comme directeur du service des arts et du folklore, il continue à diriger le musée du Batha. Touché par la retraite, il quitte le Maroc pour la France en 1958 avec le statut de conservateur en chef des musées nationaux.

Marlène Lespes

VICAIRE Marcel, Souvenirs du Maroc. Un peintre au Maroc de 1922 à 1928 dans le sillage de Lyautey, Casablanca, Afrique-Orient, 2012.



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